Légende indienne (Sioux) : le chien, le coyote et le rocher.
Un coyote vivait dans la forêt, parmi les sapins et les rochers. Il
s'était fait un ami, un chien sauvage, à moins que ce ne soit
un loup, mais cela importe peu. L'été était suffocant et
le coyote s'épuisait à courir. Son pelage lui tenait bien trop
chaud, et il n'en voyait pas l'utilité. Quelle idée de porter
une fourrure en plein été ! Il s'en ouvra à son ami le
chien sauvage. Dieu créa le monde et les hommes et bien sûr toute la nature. Mais, dans le feu de l'action, il avait paré au plus urgent, c'est à dire doter le monde de l'essentiel. Ainsi, il n'avait pas créé les oiseaux avec des plumes colorées. Ils étaient tous marron, gris ou noirs. Le dernier jour, Dieu songea à y remédier. Il s'équipa d'un pinceau et de multiples pots de peinture. Les oiseaux se transmettaient la nouvelle de branche en branche. " Ohé ! Venez tous. Dieu nous met de la couleur." Le paon se présenta le premier, et Dieu lui fit des ronds sur l'extrémité de la queue, comme des yeux. Le perroquet arriva, et Dieu lui peignit le jabot en vert et les pointes de plumes en rouge, pour égayer la forêt. A d'autres, Dieu fit un bec jaune ou rouge, à d'autres, il accrocha un collier blanc, à d'autres, il rajouta des fantaisies pour les distinguer. Enfin, arriva le rossignol. Il venait de loin et apprit la nouvelle en dernier. Mais Dieu était très embarrassé, car il n'avait plus de peinture. Tous les pots étaient vides. Plus un goutte ni de bleu, ni de vert, ni de rouge. Heureusement, il restait une touche d'or sur le dernier pinceau. Dieu eut alors une idée. " Ouvre ton bec, dit-il au rossignol, je vais de doter d'une langue d'or." A partir de ce moment, le rossignol se mit à chanter la nuit, bien après que la forêt se soit endormie, et sa belle langue d'or lui offrit les plus belles sonorités, qui compensaient largement la tristesse de son plumage. |