Méditations poétiques
Souvent sur la montagne, à l'ombre du vieux chêne,
Au coucher du soleil, tristement je m'assied ;
Je promène au hasard mes regards sur la plaine,
Dont le tableau changeant se déroule à mes pieds
Ici, gronde le fleuve aux vagues écumantes,
Il serpente, et s'enfonce en un lointain obscur ;
Là, le lac immobile étend ses eaux dormantes
Où l'étoile du soir se lève dans l'azur.
Au sommet de ces monts couronnés de bois sombres,
Le crépuscule encor jette un dernier rayon,
Et le char vaporeux de la reine des ombres
Monte, et blanchit déjà les bords de l'horizon.
Cependant, s'élançant de la flèche gothique,
Un son religieux se répand dans les airs,
Le voyageur s'arrête, et la cloche rustique
Aux derniers bruits du jour mêle de saints concerts.
Mais à ces doux tableaux mon â Alphonse de LAMARTINE (1790-1869)
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