L'arbre à paroles Ne me demande pas Si je vis : je suis las de vivre. Les branches du rêve se sont étoilées Dans l'arbre à paroles Les sabots des chevaux Se sont embourbés dans ce sable Dont le breuvage est larmes de mirage L'ombre, incandescence de midi Et la nourriture, soulèvement de poussière grise. A quoi bon attendre alors que les lances m'agressent ? En tout animal de proie Des blessures de lances Qui prolongent l'absence des aimés. Chaque fois que le cœur A la nostalgie de l'amour Apparaît la discorde : Rose qui s'assèche Et oiseau du souvenir Que l'abandon appelle. Désert est cet encombrement ! Incapable es-tu De porter mon amour Et point de vin dans nos verres. L'espace s'est réduit : Pas d'arrière Pas de devant Le masque est tombé Et ces jours Sont emportés par les vents De la lumière, aux ténèbres. Mon cœur est un reste de chanson Et une brume Qui pleure l'étoile déclinante Et un voyage Au-dessus des flammes. Nous avons trahi nos secrets Alors, les épines des routes Nous ont assiégés, Et la pureté de la concorde nous a trahis. Longs nous ont été les jours Entre douleur brûlante Et rêves à étreindre. Seul, j'affronte le restant de ma vie Dans une guerre qui se prolonge sans paix. 20 août 1998 Mohamad Ibrahim Abou-Senna (Poète Égyptien, né en 1937 à Guizeh)



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