Arthur vole !


Aujourd'hui, Arthur a été assommant. Il n'a fait que chanter des choses idiotes qui cassaient les oreilles, il a réveillé la vieille chatte qui dormait au soleil, il n'a pas voulu débarrasser la table, il a oublié sa promesse d'aller chercher le courrier de papi, il est venu déranger les petits qui jouaient tranquillement, il a démoli exprès leur jolie construction, et il a emporté l'ours qu'ils avaient installé devant la dînette, en disant que c'était un cadeau de tante Josette pour lui.
Agnès a pleuré, Jérôme s'est mis en colère, les trois enfants se sont disputés, maman a grondé, tout le monde était fâché et quelqu'un a crié:

"Tu es vraiment méchant!"

Ah!... "Vraiment méchant?" Arthur va s'enfermer dans sa chambre. Il tourne dans sa tête cette phrase, qui fait comme une grosse boule de colère et de chagrin, elle lui donne envie de pleurer... ou alors, oui, d'inventer de vilaines bêtises: c'est vrai, après tout, puisque "Je suis méchant!".

On frappe tout doucement à la porte. C'est mamie. Elle s'assied sans rien dire... Au bout d'un moment, elle chuchote: "Et si on se racontait une histoire pour nous?
- Ce serait un petit garçon, approuve Arthur. Il pourrait s'appeler...
- Arthur, bien sûr, dit mamie ...
- D'accord! Allons-y!
- Hum, hum... Voilà!

Arthur est en classe. Il rêvasse, pendant que son maître, le gentil monsieur Lindulgent, explique le proverbe: "Qui vole un œuf, vole un bœuf"... "Vole un bœuf!" se dit Arthur tout étonné, "il en a de la chance, ce bœuf de voler! comment fait-il?"

Il se frotte un côté du nez avec son index, en réfléchissant, puis il tapote dans le creux de sa main, et tout d'un coup, "hop! hop! hop!" c'est parti! un grand courant d'air le soulève de son banc et l'emporte sur la branche du marronnier juste en face.
Tous les élèves se sont levés, ils regardent leur ami qui leur fait signe: trois fois l'index sur le côté du nez, trois petits coups dans le creux de la main. Ah! ils ont vite compris!
"hop! hop! hop!" Les voilà soulevés par un grand courant d'air qui les emporte sur les branches du marronnier juste en face.

Pauvre monsieur indulgent! Il n'ose pas crier trop fort à ses petits de revenir, s'ils allaient se faire mal! Il est si angoissé qu'il se frotte un côté du nez, et puis, agacé, il tapote dans le creux de sa main. Alors, "hop! hop! hop!" il se retrouve assis au milieu de ses élèves sur la branche du marronnier juste en face de sa classe!
Quand on est dans un arbre, on n'a plus qu'à faire comme les oiseaux, et toute la classe se met à chanter: "Dans la forêt lointaine... " Le maître les fait répéter une ou deux fois, puis ils reprennent en canon: "coucou... hou-hou... hibou..." C'est vraiment joli.
Voici monsieur le directeur qui sort de son bureau, très élégant, sa serviette de cuir sous le bras. Il entend la musique et il tourne la tête de tous les côtés pour voir d'où ça vient. Il finit par regarder en l'air et il aperçoit toute une classe perchée dans un arbre, avec son instituteur, qui bat joyeusement la mesure au milieu du feuillage!
Qu'est-ce que c'est que ce travail! Et si un enfant allait se casser la jambe, que diraient les parents! Très contrarié, monsieur le directeur se frotte un côté du nez, il est embarrassé, il tapote dans le creux de sa main. "hop! hop! hop!" un grand courant d'air le soulève et l'installe juste à côté de monsieur indulgent, qui lui fait un petit bonjour de la tête.
Pour l'accueillir, les élèves s'égosillent comme des pinsons, Monsieur le directeur sourit. On lui chante "Entendez-vous sous l'ormeau chanter le petit oiseau", puis "Y a une pie sur le poirier". On commençait "La caille, la tourterelle et la jolie perdrix..." quand un grand coup de vent remporte tout le monde.
Monsieur le directeur se retrouve dans son bureau, les enfants sur leurs chaises, monsieur indulgent devant son tableau, comme si rien ne s'était passé, mais eux, il savent tous que c'est vrai, parce qu'ils se sentent légers, légers, et le cœur plein de gaieté.
"Hé! hé! pas si mal, notre histoire!" dit mamie en s'en allant.

"Il a de la veine, cet Arthur-là!" pense le petit garçon en regardant le grand marronnier, qui semble lui faire signe, juste en face. Il ouvre sa fenêtre et il respire l'air de la nuit.
C'est comme de la belle eau fraîche qui descend lentement dans sa gorge, et son cœur devient léger, léger, et tout plein de gaieté...

Maintenant, il a envie d'aller rejoindre les autres.
Il fait une partie de "Puissance 4" avec son frère, il retrouve les lunettes de papi, il aide maman à mettre le couvert, il range les jouets éparpillés, il apporte ses pantoufles à sa petite sœur. Tout le monde dit:

"Tu es vraiment gentil!"
et il tourne dans sa tête cette jolie phrase qui lui donne envie de chanter.

Texte de Jacqueline, http://www.philagora.net/contes/arthur.htm

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